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Paysans Associés : Histoires Durables

Paysans Associés : Histoires Durables

Le 24/10/2022

Au commencement d’une relation entre Biocoop et un groupement paysan qui devient sociétaire de la coopérative, il y a souvent une problématique agricole et l’idée que, collectivement, on n’ira pas forcément plus vite mais certainement plus loin que tout seul !

Au commencement d’une relation entre Biocoop et un groupement paysan qui devient sociétaire de la coopérative, il y a souvent une problématique agricole et l’idée que, collectivement, on n’ira pas forcément plus vite mais certainement plus loin que tout seul !

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Quand on vous dit que les paysans chez Biocoop sont parties prenantes de la coopérative, vous pensez que c’est sans doute vrai, puisqu’on le répète, et que de fait, ce n’est pas de la com’.

Et si on vous raconte qu’à l’assemblée générale annuelle, là où se décident les orientations stratégiques d’une entreprise, on croise des sociétaires magasins, salariés ou agriculteurs en train de débattre ou de voter, ça prend encore plus de sens. C’est donc à l’AG Biocoop qui se déroulait à Paris cet été que nous avons rencontré Adrien Guellier et Christian Ville, tous deux administrateurs d’un autre collectif pionnier, Biolait.

Le premier est jeune éleveur laitier en bio depuis 4 ans dans le Loir-et-Cher, le second dans l’Isère, en bio depuis 34 ans. Leur présence ce jour-là témoigne, selon Adrien Guellier, d’une volonté « de faire vivre la gouvernance collective de Biocoop comme on le fait à Biolait».

Au même moment, Biolait décidait de lancer une campagne pour faire valoir ses singularités, son exigence et un repère : « il Lait là ». Singularité, exigence ? Oui, comme Biocoop ! C’était bien l’occasion de convoquer la petite histoire.

VOIE BIO LACTÉE

Il faut comprendre que le lait est produit chaque jour. Il doit donc être rapidement transformé sur place ou collecté.

À partir des années 1970, les éleveurs accélèrent leur modernisation et s’endettent. Car le lait doit répondre à plus de normes qualitatives (taux de matière grasse, etc.) et quantitatives sous peine de ne pas être collecté, voire mal payé. Les vaches, elles, doivent produire plus.

L’herbe des pâturages ne suffit plus… et voilà que s’installe le rapport de force au profit des grosses structures doublé d’un schéma agricole que six fermes de l’Ouest rejettent. Nous sommes dans les années 1990. Elles sont en bio, et de toute façon leur lait n’est pas valorisé comme tel.

Alors naît l’idée d’un camion-citerne, le leur, pour collecter et écouler leur production et leur slogan « La bio partout et pour tous ». Pour cela, il va falloir convaincre. Convaincre des agriculteurs, des transformateurs, des commerçants…

CULOTTÉS !

Dans le même temps, chez Biocoop, on songe à créer des filières régionales pour développer la bio et aussi « maîtriser la matière première en France, notamment dans la transformation », explique Franck Bardet, responsable filières Biocoop.

De là naîtra plus tard la marque Biocoop, grâce et avec les groupements agricoles qu’on appelle maintenant

.

« Des éleveurs qui avaient le culot de vouloir leur indépendance, ça nous a séduits ! », se souvient Franck Bardet. En 2000, Biolait est le premier groupement avec lequel Biocoop s’engage et contractualise*.

« Techniquement et financièrement, nous restons un petit partenaire comparé aux puissants avec lesquels ils travaillent aussi, mais nous étions les premiers à faire confiance. On a sans doute contribué à crédibiliser leur projet et leurs valeurs parce qu’ils étaient proches du nôtre. Eux, ils ont rendu possible notre volonté d’une bio exigeante lorsqu’on pressentait les dérives. »

« La relation avec Bicooop est historique et ce n’est pas son volet commercial qui nous anime en premier, confirme Christian Ville. Elle est l’illustration du commerce équitable. Ce qui nous a conduits à nous investir ensemble pour aboutir à une loi sur le commerce équitable Nord-Nord aujourd’hui reconnue**. »

Et pour Christian Ville, l’équité, la solidarité, c’est concret. Adhérent Biolait depuis 2002, il a dû attendre 2016 pour voir assez de bio dans ses montagnes et Biolait collecter enfin son lait vendu jusque-là ailleurs en conventionnel. La politique des éleveurs est de verser le différentiel de prix bio/non bio aux adhérents trop éloignés d’un circuit pour les soutenir.

« On est les seuls à avoir cette volonté d’aller partout, ajoute Adrien Guellier. On veut continuer à soutenir les fermes à taille humaine ! »

Une bio pay-sanne et mieux-disante, voilà ce qui unit Biocoop, Biolait et tous les Paysans associés.

 

* Ils sont aujourd’hui 19 dans toutes les productions.
** Loi Hamon – 2014.

Retrouvez cet article en intégralité dans le n°125 de CULTURESBIO, le magazine de Biocoop, distribué gratuitement dans les magasins du réseau, dans la limite des stocks disponibles.

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